La dernière Ascension_Dimanche 05 Mars 2023
- Lien Aelig

- 22 mars 2023
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 juin 2023
La dernière Ascension
Dimanche 05Mars 2023
C’était un petit être maigre, si fragile. L’ensemble de vêtement blanc qu’il portait faisait ressortir ses yeux de la couleur des cieux, un paradis vert sous un ciel d’été éternel, qui ne change jamais. Ses petites mains tenaient fermement les miennes et celle de son père. Il marchait lentement avec nous, les yeux grands ouverts, curieux du moindre détail, souriant à chaque inconnu, riant à chaque coup de vent.
C’était un soleil d’été, un arc-en-ciel inespéré, une étoile qui vous fait un clin
d’œil, plein de clins d’œil.
C’était un petit être maigre, si fragile. Il était si jeune, peut-être trop. Il adorait la mer. Il jouait avec, transvasait l’eau, nous éclaboussait, plongeait la tête sous l’eau. Il regardait toujours par delà l’horizon, loin, très loin devant lui, au-delà du soleil, du ciel, des nuages. Son regard transperçait et traversait toute matière. Dans son petit monde, rien n’avait de limite, si ce n’était que son petit corps, si petit, si fragile.
Et puis il y avait une graine dans sa tête. Il adorait cette image. La graine grossit, grossit, grossit. Elle explose et noie sa tête. Il disait que son cerveau était une piscine, une piscine remplit à raz bord, qui pourrait même déborder. Et puis, un jour, son cerveau n’a pas pu contenir toute l’eau de la piscine, il a explosé, ou presque. Ses yeux se sont fermés, doucement, et il a vu un tunnel arc-en-ciel.
Moi, tout ce que j’ai vu dans ma tête, c’est qu’il marchait lentement, doucement vers la mer. L’eau semblait monter et l’engloutir tout entier à chaque nouveau pas. Il était si petit et j’étais si inquiète. Saura-t-il nager ? Trouvera-t-il une bouée de secours ? Et puis, comme ça, j’ai cligné une fois des yeux, et il a disparu pour toujours. Il ne s’est jamais retourné.
Une larme a perlé le long de ma joue, elle s’est étirée, et dans un temps qui me parut interminable, elle est tombée et s’est écrasée au sol, en silence…ou presque.
Plic, ploc !
Noah a murmuré, dans un ultime souffle : « Je t’aime, maman, on se retrouve à la maison. »
Et il nous a quitté. Comme ça.
Plic, ploc !
*
Je m’appelle Julie, j’ai 40 ans. Aujourd’hui, c’est le grand départ. Il n’était pas prévu, mais moi, je le savais. J’ai cheker ma to do list. Tout est ok. Je suis calme, tranquille. Tout ira bien, après tout.
Je m’appelle Julie, j’ai 40 ans. Aujourd’hui, il fait soleil. C’est drôle. Toute la semaine il a plu, et aujourd’hui, seulement aujourd’hui, les rayons de soleil ont travers les nuages, et ils se sont dispersés. Vous me direz « Oh ! Quelle drôle de coïncidence ! » Mais je ne crois pas au hasard. Alors je souris. Ils sont adorable. Je sais que je serais chaleureusement accueillie.
Je m’appelle Julie, j’ai 40. J’ai passé 25 années de ma vie à parcourir le monde. Pour quoi ? J’ai appris l’Amour, la gratitude, le pardon. J’ai alors transmis l’Amour, la gratitude et j’ai pardonné. Petite enfant indigo, mes amis invisibles m’ont suivi partout depuis ma naissance. Enfin, c’est ce qu’ils disent. Moi, je ne me souviens pas de ma naissance. Quand je leur ai demandé la raison, ils m’ont dit que c’était écrit. J’ai alors demandé si ma vie entière était écrite, ils m’ont dit que eux organisaient l’intrigue et que c’est moi qui écrit le script. J’ai dit : « Ah. Mais je fais plein de fautes d’orthographes, c’est la maîtresse qui le dit ». Alors ils ont rit. Ils ont répondu ceci :
« Tu as appris plus d’une centaine de langues, et réappris à parler et à plus de mille fois. Tu t’en sortira plutôt bien ».
À l’époque, j’avais six ans. Bien sûr, je n’avais pas tout compris.
Je m’appelle Julie, j’ai 40 ans. J’ai parcouru l’infinité de mon intériorité, de l’Univers et de la Terre. Un de mes amis invisibles a dit quand j’étais enfant, que le plus grand voyage qui existe est celui que l’on entreprend nous-mêmes. Un autre disait que le plus beau des trésors était enfoui dans notre cœur. J’ai écarquillé les yeux. Un trésor dans un si petit organe ? Je leur ai même demandé s’il fallait ouvrir ma poitrine pour aller le chercher. Ils ont rit et m’ont répondu : « Ferme les yeux. Écoute, vois, sens, laisse-toi aller, aime et Soit. Le trésors est devant toi ».
Je m’appelle Julie, j’ai 40 ans. Comme je l’ai dis, aujourd’hui c’est le grand jour, le grand départ. J’ai tout soigneusement préparé. J’ai rangé ma maison, ma chambre. J’ai écrit à tout ceux que j’aime, pour leur parler de mon voyage. En fait, je les ai surtout remercié, dis que je les aimais de tout mon cœur, qu’ils continuent de prendre soin d’eux, et que d’où je serai, je prierai pour leur bonheur intérieur.
Ma valise est prête. Toute légère, toute vide.
Sans un bruit, je suis partie au milieu de la nuit.
*
Gérard avait les yeux bleu nuit. Comme elle, il était sensible, doux, tranquille, mystérieux. Comme elle, il observait, laissait passer. Comme elle, il riait en un regard, aimait dans un sourire, dansait dans un éclat de rire. Comme elle, il faisait des clins d’œil ici et là, comme un phare qui clignote au loin. Comme elle, il vous enveloppe tout entier et prend soin de vos rêves, de vos nuits. Il vous accompagne dans votre grotte intérieure et vous montre un chemin. Comme elle, il veille, on le croise et le recroise sur le chemin de la vie. Quelle coïncidence !…ou est-ce le destin ?
Personne ne peut oublier Gérard. Sa voix grave et posée était si douce, si calme, comme un chuchotement à l’oreille de votre cœur. Il vous révèle ce que vous aviez oublié, perdu, égaré. Il vous guide et vous lâche lentement la main. Vous reprenez confiance et, vous vous rendez-compte que même parti, il laisse dans son sillage une présence que nul ne peut ignorer. Son aura laisse des traces, des vibrations qui font écho en vous.
Gérard a aimé et aime toujours. Il a aimé sa défunte femme, Marguerite ; aimé ses trois enfants, ses tournesols chéris, Louis, Angèle et Loïc ; il a aimé ses parents, Monique et Paul ; aimé ses frères et sœurs, Émilie, Annie et Yael. Il a aimé ses premières fois et ses adieux, ses amours et ses déceptions, ses joies et ses peines, ses colères et ses doutes, ses douleurs et ses rires, ses souffrances et ses silences. Sa liste est longue, et elle s’allonge, interminable.
Gérard a une vie qu’il a chérit. Jusqu’au bout. Elle a été agitée, tumultueuse, puis, petit à petit plus sereine, sûre, et joyeuse.
80 ans aujourd’hui, et il se dit comblé. Il est dehors, au soleil. Il s’est allongé dans son vieux hamac, où il s’asseyait jadis avec son aimée. À l’ombre de son chêne préféré, il entend la musique de la radio s’élever. Aujourd’hui, il est fatigué. Il entend les rires de ses petits enfants qui jouent à cache-cache dans le jardin. Il sourit. Oui, il est comblé. Il va faire une sieste, et après, il les amènera à la mer où ils prendront le goûter sur la plage. Ils feront une bataille d’eau, et le soir, il leur contera une histoire au claire de lune et ils dormiront à la belle étoile.
Ses yeux se ferment, doucement, paisibles. Dans un dernier rêve chimérique, emplit d’espoir, de joie, d’amour, des souvenirs de sa vie, il s’endort dans l’éternité.
***
Noah, Julie et Gérard se retrouvent. Au premier regard ils se reconnaissent, se sourient. Cela faisait si longtemps, pourtant c’était encore hier qu’ils s’étaient quittés. Chacun prend des nouvelles de l’autre.
- Alors, c’était comment ?
- Sacrée expérience, c’était génial !
- Ah oui, vraiment ?
- Oui, oui !
- Je crois que ça y est, on a fait le tour.
- Chouette, chouette, on va retrouver les autres !
Dans la lumière éblouissante, les autres les retrouvent.
- Alors, alors ?
- C’est bon, on a tout cheké.
- C’est ok !
- Super !
- Et maintenant ?
- Je crois qu’on retrouve nos grands frères et sœurs.
- Vous croyez que ça y est, c’est ok ?
- Peut-être...
- Allez, on y va ?
Une grande porte blanche s’ouvre. Au-delà, il y a…
Noah, Julie et Gérard écarquillent les yeux, se regardent et éclatent de rire. Une voix familière, aimante, si chaleureuse, leur souffle, amusée, ce qu’ils savent déjà au fond d’eux : « Ce n’est que le début et vous voulez déjà tout terminer ? »
THE END… and to be continued !
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